Bruno Gratpanche.

Ecrits, chansons page 2

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Mireille

C’est un chaton bien turbulent
Que Dominique un beau printemps
Nous a ram’né à la maison
M’né à la maison
Comm’ on a vu qu’c’était une fille
A ses grands yeux ronds comme des billes
On « décida » d’l’appeler Mireille
De l’appeler Mireille.

Bien que câline, parfois elle mord
Ses petites pattes toutes griff’s dehors
Se prennent dans les bas de soie
Dans les bas de soie
Elle fait crier maman souvent
Quand elle renverse les vases, vlan !
Puis elle détalle sous les rideaux
En f’sant le gros dos !

Comm’les p’tits chats, les petites chattes
Qui font des tours et qui se grattent
Nous on l’aime bien, elle nous le rend
Elle nous le rend…
A sa façon sans faire le tri
Une ou deux puces, quatre souris
C’est la panique chez les mulots,
C’est très rigolo !

Mireille, c’est pas comme ces chattes
Tapis persans qui font d’épat’
Dans les salons, c’est pas son genre,
Ce n’est pas son genre…
C’est plutôt d’la graine de gouttière
Une vraie dure, une greffière
Une aguicheuse de matou
Qui mangent pas du mou !

Prions ensemble qu’elle rest’fidèle
Qu’elle s’en aille pas à tire d’aile
Qu’elle nous quitte pour un sac-à-puces
Pour un sac-à-puces…
Un mistigri qui lui ferait
Quelques chaton puis la laiss’rait
Toute seule avec ses minous
Trop loin de chez nous !

Non, elle restera à la maison
Bien au chaud près de nos tisons
Au coin du feu les soirs d’hiver
Feu les soirs d’hiver…
C’est du bien-être que l’on caresse
C’est du bonheur qu’elle nous adresse
Quand elle ronronne dans nos oreilles
La petite Mireille.


Ecoute de la chanson

Mélancololique

Je suis l’chanteur
Mélancololique
Com’ces acteurs
Dans la critique

J’ai mon costume
Avec les paillettes
Avec mes plumes,
On s’paye ma tête…

Je suis l’chanteur
Mélancololique
Et à mes heures
Je suis dramatique

J’brûle mes thunes
Je rote, je pète…
Puis com’la lune,
Je m’efface en cachette.

Je suis l’chanteur
Mélancololique
Comme ces acteurs,
Dans les films comiques,

Comme l’auguss…(te)
Ses grandes mirettes
Si on m’aime pas plus,
On m’ramasse en miette…

Je suis l’chanteur
Mélancololique
Quand viendra l’heure,
L’heure fatidique…

J’plant’trais ma plume,
Dans les petites têtes…

Gainsbourg nous eûmes,
Là, un vrai poète.

Marie-mots

(refrain)
Petit cahier, feuillet quadrillé
Jolie poupée de papier froissé.

De ligne en ligne, de page en page
Elle me met les mots à la bouche
Elle m’émerveille la petite volage
Moi le vieux tronc, moi la vieille souche…

Elle naquit d’un amour étrange
D’une relation autant coupable
Que saugrenue entre une feuille blanche
Et une drôle d’écriture instable…

Elle me vînt d’un amour luron
D’une feuille à petits carreaux
D’un petit morceaux de crayon
Alors je l’appelai : Marie-mots.

Elle vit d’une vie pas ordinaire
Toute de syntaxe et de rime, elle
Vagabonde au rythme de mes vers,
Prend des formes la demoiselle.

Puis la voilà qui s’anime enfin
Comme prise d’une forte boisson,
Puis la voilà qui s’élance soudain,
Marie-mots quitte la chanson.

Elle va, s’en vient et elle repart
Pour un marin, pour un quidam
Un air perdu, pour une guitare
Marie-mots vit sa vie petite dame.

Abandon, funeste trahison,
Mais où donc s’en fût Marie-mots ?
Je serrai dans mon poing ma chanson…
Alors le papier eut un drôle de sursaut…

Petit cahier, feuillet quadrillé
Jolie poupée de papier froissé…

L’ordinaire

Qui d’ordinaire, connût :
« Qui dort dîne »air connu…
Vivre, survivre, en tas c’est,
Vivres sur vivres entasser.
Las, dans ce métro, lit des livres.
La dent ? se mettre au lit délivre.
Ceux ridés, affreux de la faim ,
Se rient des affres de la fin…
Indigne moralité.
Un digne mort alité,
Commun, et c’est de bonne heure,
Comme un essai de bonheur…
Après, crue, elle la mort sûre,
Apre et cruelle la morsure
Dévore entiers, vos races :
Dévots, rentiers, voraces…
La faim justifie manière,
La fin juste y fit mannes, hier.


Ecoute de la chanson

Lolotte

Y’a une fille dans la classe
Son surnom c’est Lolotte
Je la r’garde, il me passent
Des idées dans la calotte

C’est une chose étrange
Qui me colle sur la peau
Quelque chose qui me dérange
Quand je suis dans mon dodo

C’est un drôle de réflexe
Tout en moi se redresse
Et ça me laisse tout perplexe
Comme du bien qui me blesse

Et je pense à ma copine
Je pense à elle si fort
Alors sa taille si fine
M’apparaît sans effort

Quel secret garde-t-elle
Que je veuille posséder
Et entrer tout en elle
Pour tout Lui prendre, tout garder

Je m’sens drôle, tout en émoi
Pris d’une sorte de fièvre
Il fait chaud ou j’ai froid ?
J’imagine comme des lèvres

Et j’explose subitement
Dans un spasme inconnu
Puis tout s’arrête maintenant
Que j’étais si près du but…

Et depuis des années
C’est un besoin chronique
Que je ne peux dominer
Mais j’ m’ efforce, je m’ applique

Et pourtant chaque fois
C’est pareil, j’ comprends pas
Que caches-tu en toi
Que je ne saisi pas ?

Comme le pompon naguère
Sur les chevaux de bois
Je ne sais plus quoi faire
Pour accéder à toi...

Mais de ce que je sais
D’être parti en quête
Des femmes, le secret
Fait un peu perdre la tête !

Y’avait un’ fille dans la classe
On l’appelait Lolotte
Quand j’y r’pense il me passent
Des idées dans la calotte

Lolly Dolly

On plante les décors de noël
Tu traînes dans les galleries marchandes
Tu achètes des bonbons au miel
Tu es encore un peu gourmande

Ton reflet dans les vitrines
Et ton air de Dolly Baby
Tu gonfles un peu ta poitrine
Tu sors du rayon Dolly Barbie

Jolie Dolly Lolly t’as
T’as pas encore tout compris
Jolie Dolly Lolly t’as
T’as pas encore tout appris

Dans les pubs, les magazines,
Tu entrevois ton image
Tes quinze ans et tes copines…
Alors tu tournes les pages

Mais le cœur serré quand même
De n’être pas vraiment comme elles
Comme ces poupées au teint blême
Tu saignes et tu te rebelles


Jolie Dolly Lolly t’as
T’as pas encore tout compris
Jolie Dolly Lolly t’as
T’as pas encore tout appris

Tu frissonnes un peu à l’abri
Des cathédrales actuelles
Les garçons courent, pas vu pas pris
Piétinent ton ombre sensuelle


On plante les décors de noël
Tu traînes dans les galleries marchandes
Tu achètes des bonbons au miel
Tu es encore un peu gourmande

Jolie Dolly Lolly t’as
T’as pas encore tout compris
Jolie Dolly Lolly t’as
T’as pas encore tout appris

Liouba

Aux jours sombres où tout gèle
Il me revient parfois
Un air qui me rappelle
La Russie d’autrefois…

Quelques feuillets pêle-mêle
La neige sur les toits…
Pages blanches où se mêlent
Ces mots venus du froid.

Ils me donnent des nouvelles,
Aux nuits de désarroi
Quand vacille ma chandelle
Quand je doute de moi.

Petite mère-noël
Tu fonds entre mes doigts
Com’la neige qui constelle
Les yeux des enfants rois.

Des guirlandes irréelles
Scintillent tout comme toi
Dans mes nuits les plus belles
Tu reviens chaque fois.

Dans ce décor de gel
Pour me chauffer je crois,
Petite fée au ciel
Tu fais feu de tous bois.

Dans la vie éternelle
Y’en a qui ont la foi,
Pour moi la vie c’est elle
C’est en elle que je crois…

Reprendre couplet 1


Ecoute de la chanson

Ligne de fuite

Je rêvais une maison
Qui respire et qui tremble
Aux recoins à foison
Pour s’y cacher ensemble

Pour y vivre à demeure
Dans une autre dimension
Dans un futur intérieur
Un monde où nous nous aimerions

Une bâtisse telle un château
Maudite des dieux et des diables
Avec des tentures, des rideaux
Et un grand lit instable

Un vieux parquet sans âge
Qui frémit de toutes ses lattes
Recelant mil et un outrages
Qui gémissent et qui grattent

Une multitude de portes
Qui, sur toi s’ouvriraient toujours
Suivie d’une joyeuse cohorte
D’enfants au cœur plein d’amour

Mais, mais demain à ma fenêtre
Le jour viendra toquer
Demain matin peut-être
Tu seras là, à mon côté

Alors, oublié le château
Où je passe mes nuits
On ira rêver devant un tableau
Dans une quelconque galerie

Et au fond de cette croûte
Vers une bâtisse interdite
S’embrumera une route
Qui nous entraînera dans sa fuite

Liberticide

Détenu derrière des barreaux virtuels
Quelques souvenirs, tendres et cruels
Espace libre, douce prison.
Sans barrière, j’perds la raison
Je purge ma peine, en tout’ liberté.

Je ferais mon temps, un point et c’est tout,
J’ai des clés pourtant, des passe-partout
Combinaisons, codes secrets…
Dans ma maison, y’ a pas d’ regret,
Je purge ma peine, en tout’ liberté.

J’ai connu des murs et des plus austères,
Où tout est trop dur, où l’on dort parterre…
Où la folie souvent vous frôle,
On s’ fout au lit, on change de rôle
On purge sa peine en tout’ liberté… (alors…)

Viens fair’ un p’tit tour, ma libellule
Viens fair’ un p’tit tour dans ma cellule
Otes les fers de mes chevilles
Rien d’autre à fair’ petite fille
Que purger ta peine en tout’ liberté.

Que purger ta peine en tout’ volupté…

Les yeux de Lucille

Comme un matelot
Moi je vais sur l’eau
Chaude et profonde…de tes yeux

Un tour du monde
A la voile
Aux étoiles…de tes yeux

Au gré des vents
Je reviens souvent
Aux îles sombres…de tes yeux

Mais quand pass’une ombre
Un vent d’orage
Je fais naufrage…dans tes yeux

Et je dérive
Quand tu me prives
De la lumière…de tes yeux

Je coule com’une pierre
Et puis tout s’arrête
Le vent, la tempête…de tes yeux

Un chant de sirène
Tout me ramène
A mon port d’attache…à tes yeux

Je fais relâche
Enfin je respire
Le tendre sourire…de tes yeux

Dans tes eaux tranquilles
Ma petite Lucille
J’irais me noyer
J’irais me noyer…

Les oiseaux sur le fil

Sonne l’heure du départ
Et je ne suis pas prêt
Mes oripeaux épars
Comme par un fait exprès
S’échappent de mes mains
Aurais-je jusqu’à demain ?

Les oiseaux sur le fil, attendront-ils ?

Cinq ou six hirondelles
Ont encore à grandire
Mais prendra-t-on soins d’elle ?
Est-ce que tu peux me le dire ?
Aurais-je encore du temps ?
Là s’enfuient mes printemps…

Les oiseaux sur le fil, m’attendront-ils ?

J’avais encore à jouer
Comme les petits frondeurs
J’en ai la gorge nouée
A mon dernier quart d’heure
Me tiendras-tu la main ?
Seras-tu là demain ?

Les oiseaux sur le fil, attendront-ils ?

La pigeonne fit son œuf,
Quelle ironie du sort,
Chez toi, alors notr’œuf
Quelle horreur en est mort ;
Puis l’oiseau s’envola
Nous laissant tous les deux là…

Les oiseaux sur le fil, attendront-ils ?

Vieillir n’est pas facile
Et je suis en retard
Aux larmes dans tes cils
Je sais qu’il n’est pas trop tard,
A nos deux cœurs qui cognent
Passeront les cigognes

Les oiseaux sur le fil, attendront-ils ?

Je les vois s’aligner
Ils vont prendre leur essor ,
Mon cœur vas-tu saigner ?
Quel sera notre sort ?
Aurons-nous un petit
Au prochain printemps, dis ?

Les oiseaux sur le fil, reviendront-ils ? (bis)


Ecoute de la chanson

Les oiseaux migrateurs

Les poètes en règle générale
Ne sont pas gros, ils ont le teint pâle

S’ils se couchent, c’est au ciel sous les toits
Font festin d’un plat de haricots froids


Leurs doigts gourds sur la page s‘affolent
Crispés sur la plume qui s’envole

Ils affrontent le gel, les soirs de décembre
Ces volatiles repliés dans leur chambre

Se sont des migrateurs, ils se préparent.
Comme ces grands oiseaux qui de toutes parts

Se réunissent serrés, silencieux
Pour s’élancer ensemble vers les cieux

Ils nous laissent là, en hiver, sans un mot
Ils s’en vont puis reviennent, ces étourneaux

Ils nous étourdissent de leurs incessants voyages
Eux, qui survolent tous les naufrages .

Les miettes de pain

Sur la place où il neigeait
Il jetait des miettes de pain
Sur les traces qui s’effaçaient
Des amours sans lendemain…

Des pigeons et des pigeonnes
Main dans la main passaient
Sans reconnaître personne
Bien serrés comme s’ils s’aimaient.

M’sieur Dédé est décédé
Les oiseaux des places publiques
Auraient pu intercéder
D’une manière de supplique…

Q’on entende tout là-haut
Au paradis des pigeons
Q’un bon dieu bien com’il faut
Entende cette chanson…

Il jetait des miettes de pain
Sur la place où il neigeait
Sur les traces sans lendemain
Des amours qui s’effaçaient…

M’sieur Dédé est décédé
Les amants des places publiques
Auraient pu intercéder
D’une manière de supplique…

Q’on entende tout là-haut
Au paradis des pigeons
Q’un bon dieu bien com’il faut
Entende cette chanson…


Ecoute de la chanson

Les Acteurs

Tant d’énergie et de vaine fatigue
Pour paraître, pour apparaître dévêtus
Dans ce grand théâtre où contre eux, tout se ligue,
Les acteurs sont vaincus d’avance, mais têtus.

Ils s’obstinent à tenir leur rôle somptueux,
La pièce est inquiétante, ils la jouent sans relâche,
Aux trois coups, ils entrent vaillants et impétueux,
Ils traversent la scène tout à leur tâche.

Ils ne semblent pas voire le rideau qui tombe
Déjà, sur leurs ombres perdues qui se frôlent.
Se trouveront-ils avant la grande hécatombe ?
Leur tragédie, est-ce une comédie drôle ?

Ils ont respecté leur contrat comme un pacte,
Y a-t-il quelqu'un pour applaudir ?
Ils sont tombés à l’issue du dernier acte
Et les voilà qui se relèvent sans mot -dire.

Ils reviennent comme pour saluer l’assemblée,
Main dans la main, serrés, d’un pas ils avancent…
Mais point de « clap clap » de bravo debout d’emblée
La salle était vide !Mais demain : Ils recommencent !

Reprise du couplet n° 1

 

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